Laurent Kurzmann est un autodidacte. Il s’est spécialisé en composition et effets spéciaux. Il a également écrit plusieurs scénarii, est réalisateur et s’occupe également de la pré-production (repérage de lieux, découpage technique, casting…) et de la post-production (montage, post-synchronisation, mixage…).
Il a créé la webTV « O2TV.fr » afin d’améliorer la visibilité de ses réalisations.
La palette de ses productions est très vaste. Outre la réalisation de clips vidéos pour des artistes reconnus (Maria Palatine, Marie-Christine Maillard, Rey Cabrera …) il a également réalisé des reportages, films publicitaires, projets pédagogiques avec des écoles et collèges…
Son court-métrage « Un jour comme un autre » a été inscrit à différents festivals du court-métrage en France comme à l’étranger.
« Rien qu’une Vie » est son dernier projet en date, en collaboration avec un artiste à la carrière internationale : Danyel Gérard.
Questions / Réponses
1 - Comment vous êtes-vous inspiré de l'album de Danyel Gérard pour créer l'histoire visuelle du film ?
Comme pour beaucoup d’entre nous, ma jeunesse a été bercée par les chansons de Danyel Gérard.
Pour autant, comme pour nombre d’artistes, je connais les chansons les plus populaires mais souvent très mal la totalité de leurs albums.
« Rien qu’une Vie » a été pour moi la découverte d’un album intemporel dont les musiques et les chansons ressemblent à une bande musicale de film. Après l’avoir écouté des dizaines de fois, il coulait de source que l’histoire se baserait sur deux couples. Au travers de ces couples, on fait la découverte des petits bonheurs de la vie et de ses travers, des qualités, des défauts des uns et des autres, de deux êtres qui s’aiment ou se déchirent.
2 - Quelles sont les principales différences entre le fait d'écouter l'album et celui de regarder le film ? Comment avez-vous cherché à recréer cette expérience unique ?
L’expérience unique de ce long métrage est de ne pas en faire un film musical, mais la succession de clips avec en toile de fond, un fil conducteur.
Chaque séquence a été étudiée afin de refléter le caractère et les sentiments parfois enfouis et refoulés au travers de ces deux couples.
Danyel Gérard a tenu à ne pas me donner d’idées ou de pistes pour interpréter ses paroles afin que je puisse mettre en images son ressenti et ses émotions au travers des miennes.
3 - Y a-t-il des chansons qui ne faisaient pas partie de l’album et qui ont été sélectionnées pour le film ? Et si oui pourquoi ?
En concertation avec l’artiste, j’ai soumis l’idée d’intégrer quelques chansons populaires et à succès. Soit des chansons propres à l’artiste ou d’autres écrites pour différents interprètes, entre autres pour Marie Laforêt, une chanteuse que j’affectionne particulièrement.
C’est pourquoi, on y retrouve les célèbres chansons « Butterfly » et « Marylou », qui sont aussi les prénoms des deux rôles féminins principaux dans le film, mais également « Les Vendanges de l’amour », « Arlequin » de Marie Laforêt ou « Il pleut dans ma maison ».
4 - Pouvez-vous nous en dire plus sur le casting des acteurs pour les personnages du film ? Comment avez-vous fait correspondre les talents musicaux et les caractéristiques des personnages ?
Sur les cinq personnages principaux, j’avais déjà travaillé sur d’autres projets avec trois d’entre eux.
Audrey Di Nardo de par sa formation au théâtre était pour moi une évidence pour tenir le rôle de Marylou. Audrey est un caméléon qui peut facilement passer de la comédienne de théâtre au cinéma. Elle s’adapte à toutes les situations qu’elles soient comiques ou dramatiques.
Fabrice Pereira a été sélectionné pour jouer le rôle du petit ami inavoué de Marylou. Dans ce film où les voix chantées n’appartiennent pas aux acteurs, il était très important qu’il puisse entrer dans la peau de Danyel Gérard afin de transmettre à la fois les intonations, mais également les émotions de l’artiste. Fabrice de par sa formation à la comédie musicale a su endosser avec brio le personnage de Martin. Il est à la fois torturé par l’amour qu’il porte à Marylou et son business.
Le choix de Sandrine Godin dans le rôle de Butterfly a été taillé sur mesure. En effet, à l’heure où la Covid avait mis l’industrie du cinéma à l’arrêt, les acteurs, Fabrice et Audrey qui, au départ, devaient être un couple unique à l’affiche du film, ont dû, pour continuer à assurer leurs carrières respectives, reprendre le chemin des tournages, ce qui les rendait du coup beaucoup moins disponibles. J’ai donc profité de cette période d’arrêt pour remodeler le scénario et créer deux histoires parallèles. Celles-ci ne se croisent pas mais s’entrechoquent dans les images.
Sandrine est une actrice pour qui tout est permis. De la sensualité à la violence, elle peut passer de la femme fatale à la tueuse en série, elle ne s’interdit rien et c’est un plaisir, une facilité pour un réalisateur de travailler avec elle.
5 - Quelles ont été vos principales sources d'inspiration visuelles pour les images du film ? Avez-vous cherché à recréer une certaine époque ou une ambiance spécifique ?
Pour ce long-métrage, j’avais envie de retrouver l’ambiance des clips des années 1980 tout en surfant sur des séquences un peu plus cinématographiques. C’est pourquoi j’ai attaché une importance toute particulière à la colorimétrie.
C’est un mélange de deux séquences issues de l’âme d’un adolescent dans la tête d’un adulte.
6 - Pouvez-vous nous décrire certaines des scènes les plus importantes du film qui font ressortir l'esprit de l'album de Danyel Gérard ?
Chaque musique, chaque parole de Danyel Gérard donne lieu à des émotions et des réflexions.
L’amour, la tendresse restent toujours en toile de fond mais on y trouve aussi des paroles plus profondes sur sa réflexion et sa vision du monde et de l’être humain.
L’idée du film n’était pas de coller une image qui corresponde aux paroles types, mais de comprendre le sens des textes et d’essayer d’y apporter des sensations et des émotions. C’est pourquoi on y retrouve à la fois des séquences quelque peu décousues : certaines très clip des années 1980 où les acteurs se contentent de faire un lipping dans des beaux décors, ou bien des scènes plus élaborées en rapport avec la vie et la mort.
Danyel Gérard tenait énormément à ce que des enfants soient à l’affiche. C’est pourquoi quelques séquences ont été entièrement consacrées à l’enfance et à l’insouciance.
7 - Comment le film aborde-t-il les thèmes et les messages de l'album original ? Y a-t-il des éléments narratifs ou visuels supplémentaires qui ont été ajoutés pour renforcer ces idées ?
Pour les plus aguerris et fans de Danyel Gérard, un des clips dialogués se sert de paroles de chansons (« Qui je suis ? » et « Monsieur le percepteur ») pour dialoguer la séquence.
Ce film pourrait facilement être redécoupé pour en sortir plusieurs clips. L’idée originale étant de mettre des images sur des chansons qui n’en avaient pas car l’idée du clip vidéo n’est arrivée que dans les années 1980.
Pour autant chaque chanson donne lieu à des images basées sur une ou plusieurs émotions.
Allisson, la fille de Danyel Gérard, a gentiment accepté d’interpréter deux chansons pour le film. Une réinterprétation originale des « Vendanges de l’amour » et une chanson au générique final en hommage à son papa.
8 - Quel impact espérez-vous que le film aura sur les fans de l'album de Danyel Gérard et sur ceux qui découvrent cette histoire pour la première fois ?
Danyel Gérard est resté très longtemps sans accorder d’interview et se prête très rarement à des prestations télévisuelles. C’est un personnage haut en couleur mais néanmoins très discret.
Pour ce film, il a accepté d’apparaître et de jouer quelques scènes, ce qui ravira très certainement ses fans. Pour la nouvelle génération qui connaît moins bien l’artiste, ce sera l’occasion de découvrir ses chansons intemporelles dont les paroles ne perdent pas leur sens à travers le temps.
9 – Qu’aimeriez-vous dire aux fans de l'album original ou aux futurs spectateurs du film qui les inciterait à aller le voir ?
Je pense qu’il faut regarder ce film comme on regarde un clip sans trop s’attacher à l’histoire et en essayant de capter les émotions et les messages que veulent transmettre l’artiste et le réalisateur au travers des acteurs.
Chaque image, chaque séquence reflète une parole.